Note de l’expert
Les Plus
- Design haut de gamme
- Excellente interface Android
- Bonne autonomie
- Lumières programmables à l’arrière
Les Moins
- Capteur photo pas à la hauteur
- Les Moinstruction encombrante
- Écran difficile à voir à l’extérieur
- Seulement IP54
Notre verdict
Le Nothing Phone (2) est une petite évolution hardware par rapport au Phone (1), avec un meilleur écran et processeur. Le logiciel est également amélioré, mais les capteurs photo restent en deçà comparé à la concurrence.
Il est difficile de créer une entreprise tech à partir de rien ; c’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles Carl Pei, ancien dirigeant de OnePlus, a baptisé sa nouvelle société Nothing (Rien en anglais) en 2020.
Jusqu’à présent, la marque a sorti un téléphone et trois modèles d’écouteurs. L’engouement qu’elle suscite autour de ces produits fonctionne bien dans les cercles de passionnés tech’, mais n’a pas encore percé chez le grand public.
Le nouveau smartphone de l’entreprise, le Nothing Phone (2), est une version améliorée du Phone (1) de 2022 et nous ne sommes pas sûr qu’il puisse aider à résoudre ce problème.
Ils ont un design et un appareil photo très proches et sont presque identique dans l’usage quotidien.
Le logiciel est meilleur, mais la version précédente du téléphone est promise à une mise à jour avec le système d’exploitation perfectionné, alors il n’y aucune raison que ses propriétaires passent au (2).
Cela signifie que le Nothing Phone (2) est un milieu de gamme solide et bien placé à 679 €, mais le marché en compte déjà beaucoup. Bien qu’aucun n’a de lumières programmables à l’arrière.
Design
- Design inspiré de l’iPhone
- Lumières LED programmables
- Indice de protection IP54
Nous allons faire de notre mieux pour ne pas passer tout notre article à comparer le Phone (2) au Phone (1), mais peu de choses ont changé entre les deux générations :

Henry Burrell / Foundry
Cela dit, nous félicitons Nothing pour avoir au moins fait quelque chose d’intéressant avec le design. Tous ceux qui nous ont vu utiliser le Phone (2) voulaient savoir ce que c’était (ou pensaient que c’était un iPhone).
Le Phone (2) est bien construit, avec un cadre 100 % aluminium et un verre transparent à l’arrière qui laisse apparaître un ensemble soigné de composants internes et de bandes lumineuses LED “glyphes” qui clignotent pour signaler les appels et les notifications entre autres.
Ces lumières sont un peu différentes de celles du Phone (1), par exemple, la lumière centrale est maintenant composée de six bandes au lieu d’une, et les lumières de l’appareil photo sont divisées en deux. Les LED les plus proches du bas peuvent donner le niveau de charge.

Henry Burrell / Foundry
L’une des bandes lumineuses centrales comporte désormais 16 sections différentes et peut servir à indiquer la progression d’un compte à rebours, le niveau de volume voire le temps restant avant l’arrivée de votre Uber. Nothing espère une plus grande adhésion des applications tierces, mais l’utilité d’une simple bande lumineuse est bien moindre que ce que les développeurs peuvent faire avec les informations du logiciel Dynamic Island d’Apple sur l’iPhone 14 Pro.
Les glyphes lumineux permettent au Phone (2) de se démarquer de l’iPhone 12, dont le design a probablement été copié, avec ses côtés plats aux coins incurvés ainsi que son écran aux coins arrondis et ses boutons filiformes.

Henry Burrell / Foundry
Le modèle testé est le Gris Foncé, plus clair que la version noire du Phone (1). Il existe également une déclinaison en Blanc.
Le verre arrière est légèrement incurvé sur les bords pour une sensation de douceur, mais le verre Gorilla Glass qui recouvre l’écran est plat. Les dimensions totales du téléphone sont de 162,1 x 76,4 x 8,6 mm, pour un poids de 201 g. Nous avons trouvé le smartphone un peu encombrant et il ne peut certainement pas être utilisé confortablement d’une seule main.
Nous avons été déçus par l’haptique, le moteur de vibration est assez bruyant et est audible dans les pièces très calmes. Après l’avoir paramétré il a montré quelques améliorations, mais la qualité reste inférieure à celle de smartphones plus coûteux.
Sur le devant, le bord de l’écran est joliment délimité et ponctué par la découpe en poinçon du capteur selfie.

Henry Burrell / Foundry
Il n’y a pas de prise casque mais un port USB-C en bas. Il n’y a pas non plus de chargeur secteur fourni, mais vous obtenez le câble USB-C à C transparent de Nothing.
Nous avons trouvé le smartphone un peu encombrant et il ne peut certainement pas être utilisé confortablement d’une seule main
Il est également décevant de constater que le Nothing (2) n’a qu’un indice IP 54 pour sa résistance à la poussière et à l’eau, ce qui signifie qu’il ne survivra pas à un plongeon dans le bain, la piscine ou la mer. Le Samsung Galaxy A54 et le Google Pixel 7a, dont le prix est similaire, ont tous deux un indice supérieur de IP67.
Écran et haut-parleurs
- OLED de 6,7 pouces
- LTPO 120Hz
- Haut-parleurs stéréo décents
Le Nothing Phone (2) a un écran OLED de 6,7 pouces, un peu plus grand que celui du Phone (1), qui est de 6,55 pouces
C’est un écran que nous jugeons de bonne qualité. Il peut être rafraîchi jusqu’à 120Hz et s’appuie sur la technologie LTPO pour réduire le taux de rafraîchissement à 1Hz lorsqu’il n’est pas nécessaire, afin d’économiser la batterie. Tous les téléphones de cette catégorie de prix n’ont pas la technologie LTPO.

Henry Burrell / Foundry
Le problème, c’est que l’écran n’est pas assez lumineux. Même en intérieur, avec un peu de soleil, nous avons voulu l’augmenter mais nous étions déjà au maximum.
En extérieur, il est très difficile de voir clairement l’écran. D’après Nothing, il atteint 1 000 nits, ce n’est pas assez, et c’est l’un des aspects les plus embêtant du Phone (2).Et, il peut atteindre 1 600 nits en intérieur.
En raison de cette faible visibilité en extérieur, nous avons utilisé le mode lumineux du téléphone pour faciliter la lecture de l’écran, nous le faisons rarement car d’habitude nous préférons le mode sombre au quotidien.
Le Phone (2) est fourni avec une protection d’écran, mais il est bon marché et en plastique. Pour un produit qui vous encourage à le poser face vers le bas pour voir les lumières à l’arrière, nous avons eu d’horribles rayures en trois jours avec le nôtre.
En raison de cette faible visibilité en extérieur, nous avons utilisé le mode lumineux du téléphone pour faciliter la lecture de l’écran, nous le faisons rarement car d’habitude nous préférons le mode sombre au quotidien
Les doubles haut-parleurs stéréo sont monnaie courante sur les milieu de gamme et le Phone (2) est à la hauteur, mais ils ne sont pas de la meilleure qualité qui soit. Ils sont très puissants et conviennent pour les podcasts, YouTube et les jeux, mais le son n’est pas très fort.
Caractéristiques techniques et performances
- Snapdragon 8+ Gen 1
- 8/12 Go de RAM
- 128/256/512 Go de stockage
La principale évolution interne par rapport au Phone (1) est que le Phone (2) est équipé du processeur Snapdragon 8+ Gen 1, un silicium qui est présent aussi chez le OnePlus 10T et le Samsung Galaxy Z Flip 4. Cela vous donne un support 5G, mais vérifiez avec quelles bandes il fonctionne et s’il est compatible avec votre opérateur.

Henry Burrell / Foundry
Ce n’est pas le dernier 8 Gen 2 de Qualcomm, mais ce Nothing s’adapte à tout ce que nous lui avons demandé, d’opérations quotidiennes en passant d’une application à l’autre jusqu’à jouer à Call of Duty Mobile pendant une demi-heure sans aucun problème. Parfois, nous avons pu constater que le système d’exploitation piétinait un peu. C’est un smartphone puissant, mais il n’est pas aussi fluide avec le logiciel que les récents OnePlus ou Samsung de même gamme de prix.

Henry Burrell / Foundry
Notre Phone (2) prêté était doté de 12 Go de RAM et de 256 Go de stockage, ce qui a probablement contribué à booster les performances. Sinon, sachez qu’il y a les versions de 8 Go/128 Go et 12 Go/512 Go. Aucun modèle n’a d’emplacement microSD, mais il y en a un double physique pour carte SIM.
Voici comment le smartphone s’est comporté dans les tests de référence sur le CPU et le GPU par rapport au Phone (1) et à des concurrents aux fiches techniques et prix similaires :
Le lecteur d’empreintes digitales intégré à l’écran fonctionne bien et peut également servir à la connexion biométrique à des applications tierces, contrairement à la reconnaissance faciale, qui est rapide et efficace pour déverrouiller un téléphone.
Appareil photo et vidéo
- L’objectif principal de 50 Mp déçoit
- 50 Mp ultra grand-angle
- 32 Mp à l’avant
Le Phone (2) utilise le capteur Sony IMX890 f/1,88 pour son appareil photo principal, mais il s’agit en réalité d’un capteur incroyablement similaire au IMX766 du Phone (1). Cela signifie qu’il n’y a guère d’évolutions ici, et nous avons été déçu par les photos prises.

Henry Burrell / Foundry
Le IMX890 est en fait identique à celui du récent OnePlus 11 dont l’appareil photo principal était cohérent et d’excellente qualité.
L’appareil photo principal du Nothing Phone (2) n’a rien à voir avec cela. Il est bon pour prendre des photos en cas de besoin, mais il est loin d’être parfait. Le Pixel 7a est plus performant pour les photos, pourtant il coûte plus de 100 € de moins.
Pour un smartphone promu en partie autour de ses améliorations photographiques, les capteurs photo du Phone (2) sont tout juste corrects
En plein jour, comme la plupart des smartphones de 2023, l’appareil photo principal est solide. Il capture des images fixes de 12 Mp par défaut, mais vous pouvez aussi prendre des photos à 50 Mp. Il donne des couleurs relativement réalistes, avec une plage focale décente qui réagit bien lorsque nous touchons l’écran pour changer la mise au point :
Cependant, le traitement d’image de Nothing est trop agressif, accentuant trop les photos ou ajoutant une teinte orangée aux tons de la peau et aux surfaces, sauf dans les meilleures conditions d’éclairage. Il a aussi des difficultés avec le soleil, les photos peuvent souvent faire ressortir le ciel ou rendre le sujet trop sombre en fonction de la mise au point :
Le délai d’obturation est également mauvais, en particulier lorsque l’on zoome, et il arrive que le bouton de l’obturateur ne réagisse pas du tout.
La vidéo est standard, rien d’extraordinaire, mais toujours aussi bonne que ce que l’on peut attendre d’un smartphone tel que le Nothing (2). L’appareil peut enregistrer en 4K jusqu’à 60 i/s. La stabilisation (optique et électronique) est bonne et le mode action permet de réduire les vibrations, mais il n’est pas aussi compétant que le mode action de l’iPhone 14 (un appareil plus cher, il est vrai).
L’objectif ultra grand-angle est acceptable pour saisir davantage de scènes avec son capteur Samsung JN1 50 Mp f/2,2. Il gère même correctement la faible luminosité, mais la qualité de l’image se dégrade lorsque l’on zoome et que l’on constate une perte de détails :

Henry Burrell / Foundry
Il n’y a pas de téléobjectif, mais il est possible de prendre des photos à une vitesse de 2x grâce à un commutateur dans l’application qui se sert du zoom numérique, puis de zoomer jusqu’à 8x.
Le capteur selfie de 32 Mp est en fait le plus agréable de tous, produisant des images nettes, lumineuses et bien détaillées :

Henry Burrell / Foundry
Pour un smartphone promu en partie autour de ses améliorations photographiques, les capteurs photo du Phone (2) sont tout juste corrects. Si l’appareil photo est votre priorité, alors optez pour un Pixel 7a moins cher.
Batterie et charge
- Autonomie décente toute la journée
- Chargement de 45W
- chargement sans fil de 15W
L’autonomie est excellente. En débranchant l’appareil à 7 heures du matin, il nous restait généralement 80 % de batterie à la mi-journée, et 30 % à 22 heures environ. La cellule de 4 700 mAh fait un travail admirable, et nous pensons que la technologie d’affichage LTPO économe en énergie y contribue également.
Dans le test de batterie de PCMark, il a obtenu un score de 14 heures et 17 minutes, un score très décent qui surpasse les 12 minutes et 43 minutes du Galaxy S23 Ultra à 5000 mAh.

Henry Burrell / Foundry
Il n’y a pas de prise murale fournie, mais Nothing vous offre un joli câble USB-C vers C, en quelque sorte transparent. Rechargez complètement le Nothing (2) en 55 minutes à 45W avec le bon chargeur. Nous avons atteint 32 % en 15 minutes et 65 % en 30 minutes, il s’est rechargé à 100 % en 55 minutes exactement. Il y a aussi la recharge sans fil de 15W et le téléphone lui-même peut servir de chargeur de 5W pour des accessoires tels que les écouteurs qui intègrent la fonction de charge Qi.
Logiciel et mises à jour
- Une interface logicielle élégante et bien pensée
- Trois ans de mises à jour Android
- Quatre ans de correctifs de sécurité
Le Phone (2) fonctionne sous Android 13 au lancement avec Nothing OS 2.0, une surcouche à jour. C’est l’élément le plus intéressant de l’appareil, qui offre un aspect et une sensation uniques à l’écran d’accueil. Android 13 permet de « thématiser » les applications selon une palette de couleurs choisie, mais exige des développeurs d’applications qu’ils proposent une icône d’application thématisée. Même sur les smartphones Google Pixel, si vous personnaliser les apps de votre écran d’accueil, certaines risquent de ne pas jouer le jeu et rester colorées.
Nothing OS 2.0 est l’élément le plus intéressant de l’appareil, qui offre un aspect et une sensation uniques à l’écran d’accueil
Nothing propose un nouveau pack d’icônes qui personnalise toutes les applications pour vous. C’est très bien, et cela signifie que les icônes apparaissent en blanc avec une icône noire en mode clair ou en noir avec une icône blanche en mode sombre. Il est également facile de donner à vos écrans d’accueil un aspect très différent en modifiant les dispositions, les widgets et les fonds d’écran de Nothing :

Henry Burrell / Foundry
En dehors de la personnalisation de l’écran d’accueil, le système d’exploitation est en fait assez simple. Les en-têtes de menu et le nouvel écran toujours allumé adoptent une police matricielle de type horloge numérique, sinon l’aspect et la convivialité sont similaires à ce que vous pourriez trouver sur un Nokia ou Motorola qui ne change pas trop par rapport à Android pure.
Il y a aussi un compositeur de sonneries (sommes-nous de retour en 2002 ?) avec des audio fournis par Swedish House Mafia, et il vous est possible de programmer les lumières des glyphes pour qu’elles clignotent en se synchronisation avec vos créations. Il y a dix sonneries prédéfinies pour les appels et d’autres pour les notifications, qui sont attribuables à des apps ou à des contacts.
Nous avons apprécié la possibilité de définir des “notifications essentielles”. Ainsi, si le téléphone est retourné, l’une des lumières restera allumée si un contact déterminé vous envoie un message. C’est pratique.

Henry Burrell / Foundry
Vous pouvez aussi retourner le téléphone pour le mettre en sourdine, et configurer des fonctions comme le double tapotement de l’écran pour le verrouiller.
Nothing promet 3 ans de mises à jour Android jusqu’en 2026 et 4 ans de correctifs de sécurité tous les deux mois jusqu’en 2027. C’est solide, et seulement un an derrière Samsung sur chaque front. Il est impressionnant de voir qu’une nouvelle société surpasse le support logiciel de Nokia, Sony et d’autres. Cependant, il n’a que deux téléphones à mettre à jour.
Prix et disponibilité
Le Nothing Phone (2) est lancé à 649 € pour le modèle 8 Go de RAM/128 Go de stockage. Il y a aussi le modèle 12 Go/256 Go pour 699 € et celui de 12 Go/512 Go pour 799 €. Ce dernier est un bon prix compte tenu du hardware et de l’espace de stockage.

Henry Burrell / Foundry
Nothing ne vend le (2) que par l’intermédiaire de sa boutique officielle et de quelques autres revendeurs.
Le prix d’entrée est également compétitif, mais nous recommanderions le OnePlus 10T à 699 €. Il dispose d’un appareil photo similaire, d’une recharge plus rapide, d’un meilleur écran et du même processeur, mais pas de recharge sans fil.
Et pourquoi ne pas opter pour l’excellent Google Pixel 7a, qui sacrifie un écran LTPO pour un bien meilleur appareil photo à 509 € ?
Conclusion
Le Nothing Phone (2) a une fiche technique Premium mais un prix de milieu de gamme, et il donne toujours une sensation de milieu de gamme. L’écran et l’appareil photo en particulier sont décevants, et le design volumineux en fait un téléphone difficile à manipuler.
Pourtant, Nothing OS 2.0 est excellent et donne à Android l’impression d’être différent de ses concurrents, dans le bon sens du terme. Le Nothing (2) dispose également d’une grande autonomie et d’une fonction de recharge sans fil.
Les écueils habituels du milieu de gamme sont présents, comme l’indice de protection IP54 et les haptiques de qualité médiocre. Mais si vous aimez l’esthétique et que vous ne pensez pas que les lumières glyphes sont accessoires, alors le Nothing Phone (2) vaut la peine d’être considéré, d’autant plus qu’il est garanti quatre ans d’assistance logicielle.
Adaptation du test original publié sur Tech Advisor de langue anglaise
Fiche technique
- Écran OLED LTPO de 6,7 pouces à 120Hz
- Appareil photo arrière :
- Appareil photo principal 50 Mp, f/1,8 OIS
- Appareil photo ultra grand-angle de 50 Mp, f/2,2
- Caméra selfie 32 Mp, f/2,45
- Batterie de 4700mAh
- Chargement filaire 45W
- Chargement sans fil 15W
- Chargement sans fil inversé de 5W
- 5G
- Haut-parleurs stéréo
- Wi-Fi 6
- Bluetooth 5.3
- NFC
- Interface Glyph LED
- IP54
- Verre Gorilla
- Android 13 avec Nothing OS 2.0
- 159,2 x 75,8 x 8,3 mm
- 201 g